FC Bâle-OGC Nice, Andy Diouf : «je suis impatient à l’idée de rejouer en France»

Par Aurélien Macedo
11 min.
FC Bâle-OGC Nice, Andy Diouf : «je suis impatient à l’idée de rejouer en France» @Maxppp

Prêté depuis cet été par le Stade Rennais au FC Bâle, Andy Diouf brille de mille feux en Suisse. Le jeune milieu de terrain français de 19 ans qui a su mûrir à travers cette expérience tentera de conclure en beauté cette saison avec notamment un choc en Ligue Europa Conférence contre l’OGC Nice.

Passé de jeune talent du centre de formation du Stade Rennais à cadre du FC Bâle, Andy Diouf connaît depuis quelques mois une sacrée trajectoire ascendante. Une évolution positive et espérée pour un joueur qui a vite connu beaucoup d’expériences que ce soit au Paris Saint-Germain, à l’INF Clairefontaine ou plus récemment avec le Stade Rennais. Un club où il a terminé sa formation et a débuté en professionnel le 9 mai 2021 contre… le Paris Saint-Germain (1-1). Disputant depuis six autres matches avec Rennes avant de disputer l’Euro U19 avec la France lors de l’été dernier, Andy Diouf a continué son apprentissage. Cette compétition a été enrichissante, mais aussi frustrante avec une élimination en demi-finale contre Israël (2-1). «On a été un peu déçu, on aurait aimé gagner et revenir avec un trophée, il faut penser au futur maintenant et continuer d’avancer il y a de nouvelles échéances à préparer» nous a-t-il expliqué et justement, l’été a été agité pour Andy Diouf. Bien que sous contrat jusqu’en juin 2025, il avait besoin de temps de jeu pour poursuivre sa progression et le bonheur a été dans le prêt : «l’opportunité de jouer à Bâle est venue pendant que j’étais à l’Euro U19. C’était un choix assez simple à faire dans le sens où le club m’a montré un réel intérêt, je connaissais un peu l’histoire du club et les joueurs qui y étaient passés, j’ai pris ma décision rapidement et j’ai signé mon contrat. J’ai vite compris que si je travaillais bien j’avais de grandes chances d’avoir du temps de jeu, cela a été la motivation première de mon choix.»

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La saison de l’apprentissage et de l’épanouissement

Un choix qui a été rapidement payant. Rapidement lancé dans le bain, Andy Diouf a disputé 45 matchs sur 47 possibles avec Bâle où il a un rôle de titulaire. Il a même obtenu des statistiques petit à petit (2 buts et 5 offrandes). Des performances qui ont été possibles grâce à une bonne adaptation à l’équipe et au championnat, mais aussi à un travail acharné : «j’ai eu la chance d’être super bien intégré, aussi bien par les joueurs, le club et les supporters. Je me suis senti vite à l’aise et en confiance, ce qui a facilité mon adaptation sur le terrain. J’ai tout mis en œuvre pour franchir le plus de caps possibles. Je me suis amélioré dans les zones de finition, j’ai mis quelques buts. Depuis petit on me reproche souvent de ne pas assez tirer, c’est ce que j’ai fait cette saison, ça m’a plutôt bien réussi et j’ai marqué quelques buts. Je pense et je dois pouvoir encore en mettre plus, mais je suis en progrès. Je peux encore m’améliorer sur tous les aspects, je ne suis pas parfait. C’est le cas notamment dans mon placement défensif et ma conscience spatiale, sur des ballons qui peuvent passer dans mon dos quand je suis en position défensive. Mon jeu sera toujours porteur de risques, car je suis un joueur qui aime apporter du danger, j’essaie juste maintenant de le faire dans les bonnes zones et au bon moment, c’est surtout ça que j’ai travaillé, mais cela vient avec l’expérience et l’enchaînement des matchs. Je cherche toujours à être meilleur. J’analyse beaucoup mes matchs et je trouve toujours des choses à revoir même quand l’opinion publique dit que j’ai été bon. Je suis un perfectionniste, j’aurais toujours des choses à changer et à améliorer tout au long de ma carrière.» Une autocritique nécessaire, car ce n’est que le début du chemin pour le gaucher de 19 ans et la fin de la saison s’annonce dense.

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Engagé dans une mission remontée en championnat, le FC Bâle veut terminer européen. Seulement sixième, le club helvète n’est pourtant qu’à un point du podium et à cinq unités de la deuxième place qui qualifie pour les tours préliminaires de la Ligue des Champions. Alors qu’il reste neuf journées, Andy Diouf et ses coéquipiers vont devoir enchaîner les bons résultats en cette fin de saison pour atteindre leurs objectifs. En tout cas, le joueur prêté par Rennes estime que le FC Bâle est en mesure d’y parvenir, mais cela passera par deux choses, obtenir une série de résultats et se montrer davantage régulier : «l’Europe est encore accessible et cela est notre objectif donc on fera les comptes à la fin, il est encore un peu tôt à mon sens pour parler de déception. On est engagé dans plusieurs compétitions, on joue quasiment tous les 3 jours, ce n’est pas une excuse, mais ça doit sûrement par moment nous faire perdre des points, mais je suis persuadé qu’on va remplir nos objectifs. Il faut que l’on arrive à être plus régulier et constant dans nos efforts.» Par contre, si Bâle a des difficultés en championnat, ce n’est pas le cas sur la scène européenne. Tombeurs de Trabzonspor et du Slovan Bratislava en Ligue Europa Conférence, les Suisses se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue Europa Conférence. Défiant déjà l’an dernier en 1/8e de finale de la même compétition un club français à savoir l’Olympique de Marseille, le Bâle croisera cette fois le fer avec Nice. Une rencontre au goût particulier pour Andy Diouf qui a hâte d’aider son équipe à avancer dans cette compétition : «je suis impatient à l’idée de rejouer en France, ça fait longtemps et en réalité je n’ai jamais joué de match complet en professionnel dans un stade français donc ça va être une grande première pour moi.»

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L’Europe et l’Équipe de France, deux beaux objectifs

D’ailleurs l’an dernier, son grand frère avait aussi évolué dans le stade des Aiglons : «Waly a joué ici l’année dernière avec Versailles en demi-finale de Coupe de France. Là maintenant c’est à mon tour, j’espère que l’issue sera favorable pour moi cette fois.» Disputer des échéances aussi importantes et avoir un quotidien européen, une nouveauté qu’Andy Diouf a découvert cette saison et qui lui a permis d’acquérir beaucoup d’expérience : «c’est ma première compétition européenne, j’en tire que du positif, je suis assez satisfait de mes performances quand bien même je pense sur certains matches j’aurais pu être encore plus décisif, comme je l’ai dit précédemment je suis un perfectionniste, mais je suis globalement très satisfait et reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de jouer cette compétition aussi tôt dans ma carrière avec les responsabilités que j’ai sur le terrain, c’est un véritable plaisir.» Si nous vous avons fait part en février dernier d’intérêts émanant d’Angleterre et d’Allemagne à son sujet, Andy Diouf est actuellement pleinement concentré sur la fin de saison avec Bâle où il aura à cœur de conclure ce prêt sur une bonne note. Les Suisses disposent d’ailleurs d’une option d’achat et auront une décision à prendre. Comme l’an dernier, le mercato risque d’animer l’été d’Andy Diouf, mais l’équipe de France pourrait également le faire.

En effet, avec Landry Chauvin avec qui il a collaboré en U19, il se distingue désormais en U20 et la prochaine compétition se tiendra du 20 mai au 11 juin prochain. Par contre, un autre objectif précieux peut être envisagé. En effet, Andy Diouf a été convoqué pour la première fois en équipe de France Espoirs (U21) en mars dernier. Une expérience où il a pu disputer 16 minutes contre l’Angleterre (0-4). L’Euro Espoirs se déroulera du 21 juin au 8 juillet prochain. Deux objectifs crédibles et palpables pour Andy Diouf qui pourraient couronner son choix d’aller en Suisse : «cela me conforte surtout sur le fait que j’ai fait le bon choix en y allant et que dans le football peu importe où tu joues, l’important c’est de jouer et d’être performant que ce soit en club ou en sélection. Ce n’est que du positif effectivement et c’est une chance de pouvoir y participer. J’en suis très reconnaissant. Il y a des joueurs qui sont aujourd’hui en fin de carrière à qui on parle encore de leurs trophées qu’ils ont gagnés en jeunes avec l’Équipe de France donc forcément j’ai également envie d’en être. J’ai envie de marquer de mon empreinte ces compétitions et d’avoir un premier trophée à mon palmarès, ça serait beau. Que ce soit en U20 ou en Espoirs, je me tiens prêt et je ferai de mon mieux pour aider au maximum l’équipe afin d’aller chercher la victoire.»

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Une famille très soudée où le ballon est roi

Épanoui sur le terrain, Andy Diouf l’est également dans sa vie notamment grâce à son ancrage familial fort. «Je suis le dernier de la famille et mes deux frères étaient déjà en centre de formation quand j’étais plus jeune (Toulouse et Lyon) je voulais faire exactement comme eux et marcher sur leurs traces . J’ai eu beaucoup de chance d’avoir mes parents, et mes 2 grands frères en tant que source d’inspiration. C’est vraiment une passion familiale. D’ailleurs à la maison, à part l’école et les jeux de société, ça ne parle que foot, ça mange foot, ça vit foot. Dès qu’on sort, on fait du football tous ensemble. On regarde les matches ensemble» nous expliquait Andy il y a deux ans. Depuis, les choses ont continué d’évoluer, mais de manière très positive pour la famille. Ainé de la fratrie, Jules (31 ans) poursuit sa carrière au Luxembourg du côté de Dudelange. Formé à Toulouse puis passé pour Boulogne et Angoulême, le défenseur central est passé par le Maroc et le Portugal avant de débarquer en 2019 au Luxembourg où il a fait doucement son trou. D’abord au Titus Pétange puis depuis 2020 avec Dudelange où il a remporté le championnat 2022 et ambitionne un nouveau titre (à trois points du leader Hesperange). D’ailleurs, il aurait pu croiser Andy sur la scène européenne, car son équipe était engagée en Ligue Europa Conférence, mais s’était inclinée contre les Slovènes de Domzale (1-0/1-1).

«Cela aurait été magnifique, j’ai toujours été admiratif de mon frère donc jouer avec lui en professionnel aurait été un moment unique dans ma vie, mais surtout dans celle de mes parents. Cela aurait été surtout beau pour eux, un joli cadeau pour toutes leurs années de sacrifices pour que nous devenions ce que nous sommes aujourd’hui. Peut-être un jour qui sait, face à Waly, il y a encore un peu de temps» nous a confié Andy. Plus jeune, Waly Diouf porte de son côté le maillot de Versailles. Après une formation à l’Olympique Lyonnais puis à Auxerre, le défenseur central est passé par Leganés, la Lituanie, la Tunisie et la Tchéquie avant de rentrer en terres franciliennes à l’hiver 2021. Un choix payant puisqu’il joue la montée désormais au sein d’une équipe ambitieuse où il a gagné au fil de la saison un rôle de titulaire (15 matches, 2 buts). Âgé de 25 ans, Waly Diouf est à la lutte pour monter en Ligue 2 avec Versailles qui compte 4 points de retard sur Martigues et Concarneau les deux premiers. Une fratrie habituée à la distance depuis quelques années compte tenu de leur métier, mais dont le lien est plus fort que les kilomètres : «non ce n’est pas dur, nous sommes habitués, nous étions tous les 3 en centre de formation plus jeunes, donc nous avons toujours eu l’habitude de cette distance, on a grandi comme ça. Quand ils ont du temps libre, ils passent me voir ou inversement, mais le réel plaisir est quand nous nous retrouvons tous ensemble à la maison avec nos parents.»

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Néanmoins, le ballon rond n’est jamais très loin et le football reste un sujet régulièrement évoqué au sein du foyer des Diouf : «mes frères depuis petit me donnent beaucoup de conseils, on est une famille de footballeurs, le football fait partie de nous, cela nous a été inculqué par notre père qui nous a tous les 3 entrainés étant plus jeunes et qui continue de veiller sur nous et nous prodiguer les meilleurs conseils. Mon côté perfectionniste vient de lui, même après un bon match, depuis petit, il m’explique ce que je dois améliorer et me demande d’être encore meilleur au match suivant. Ma mère joue également un rôle important depuis petit, elle m’accompagne avec mon père à tous mes matchs et tournois. Je rentre sur le terrain avec tout ce bagage de nombreuses années et c’est ma force.» Bien dans ses crampons et même quand ces derniers sont rangés, Andy Diouf continue de se construire en tant qu’homme et footballeur du côté de Bâle. Une expérience enrichissante qui lui permet de poursuivre sa progression. Bien aidé par une famille soudée qui l’accompagne depuis toujours, le gaucher entend bien confirmer sa belle saison sur les prochaines semaines et la double confrontation contre Nice sera le bon moyen de le démontrer.

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